Au XIXe siècle, la tradition des petits ramoneurs savoyards amenait certains enfants de Savoie à partir sur les routes de France pour aller ramoner les cheminées dans les villes, afin de fuir la pauvreté des familles nombreuses. Le petit ramoneur est devenu l'emblème joyeux et coquin des Pays de Savoie.
Le ramonage était mal payé, mais les parents des familles pauvres devaient accepter que leurs enfants fassent ce travail. Départ le jour de la Saint-Gras et retour l'année suivante, à la belle saison. Dès 6 ans, les enfants sillonnaient à pied les routes de France, avec le maître ramoneur qui les a enrôlés...
Ils ramonaient avec un hérisson, mais ils pouvaient aussi grimper à l'intérieur du conduit de cheminée pour la racler. En arrivant en haut, ils criaient « Haut en bas ! ». Une échelle de 2 mètres leur permettait d'accéder à l'ouverture en bas de la cheminée. La suie, récupérée dans des sacs, était revendue à des usines.
Le maître ramoneur imposait 14 heures de travail par jour toute la semaine. S'ils voulaient aller à la messe le dimanche, ils devaient en acheter ce droit à leur patron. Les maîtres ramoneurs étaient, la plupart du temps, d'anciens ramoneurs trop grands pour grimper dans les cheminées et se trouvaient responsables d'une équipe de 3 à 6 enfants, appelés « Farias ». Tous travaillaient pour un patron.
L'argent récolté, était récupéré intégralement par le maître ramoneur. Et souvent, il battait les enfants pour prendre aussi leurs pourboires. Il était chargé de fournir des vêtements neufs, de leur donner un logement, une paire de chaussures et le matériel de travail. Quand ils rentraient, en mai, le maître reversait aux familles une somme d'argent, équivalente au prix d'un veau.
Malheureusement, il arrivait que les petits ramoneurs meurent de froid ou la tête fracassée lors d'une chute. Fréquemment, ils contractaient des maladies respiratoires et devenaient allergiques ou aveugles à cause de la suie.
Pour finir, les lois françaises de 1874 et de 1892, relatives à l'emploi des enfants, découragèrent les maîtres ramoneurs à employer tous ces pauvres enfants en bas âge et les obligèrent à changer leurs méthodes de travail.
Avec eux ont disparu ces migrations savoyardes, qui néanmoins survécurent quelques temps encore de l'autre côté des Alpes, chez nos voisins Piémontais.
L' histoire se passe dans le très joli village d'Albiez le Vieux.
Là, de nombreux enfants sont déjà prêts pour le départ ; cela fait plusieurs saisons qu'ils se retrouvent avec leur maître ramoneur.
Pour avoir un petit souvenir de leur montagne pendant ces longues journées et ces longs mois passés loin de leur famille, ils emportent, dans une petite cage, une marmotte. Cette marmotte leur permet également de gagner quelques sous de plus : le soir, dans les rues parisiennes, les voilà aussi montreurs de marmottes, devant les yeux émerveillés des petits parisiens.
Cette année, Jeanjean a six ans et il va partir pour la première fois. Il est tout excité par la perspective de cette nouvelle aventure mais triste et inquiet aussi de quitter sa famille. Ce sera son premier Noël, loin, si loin de chez lui.
Et puis, ses parents ne peuvent pas lui donner une petite marmotte en souvenir comme les autres enfants. L'heure du grand départ a sonné ; les derniers adieux sont émouvants ; la petite troupe se met en route....
En chemin, Jeanjean trouve un petit hérisson : ce n'est pas une marmotte, mais tant pis, il le met dans sa poche ; ce sera sa "marmotte" à lui. Je vous passe les détails de ce long trajet... L'arrivée à Paris, avec les lumières de fête, fait scintiller les yeux des enfants. Les équipes sont constituées et les rues résonnent des cris de nos enfants : "Petits ramoneurs, petits ramoneurs, cheminées, cheminées,..." Et le travail commence, très éprouvant, pour nos petits acrobates. Le vertige des toits, la descente dans les cheminées en raclant la suie accrochée aux parois, ....Et le soir venu, le repas en commun, puis, malgré la fatigue, un tour dans les rues parisiennes avec leur marmotte pour gagner quelques sous supplémentaires...Et là Jeanjean est bien triste car les petits parisiens ne montrent aucun intérêt à son hérisson...
Jeanjean, malgré sa tristesse, continue à ramoner,consciencieusement, cheminée après cheminée. Son petit hérisson l'attend, perché sur le rebord des cheminées ; c'est le seul réconfort de notre petit savoyard.
Mais voilà que, pour cette dernière cheminée du jour, notre hérisson, un brin curieux, se penche pour mieux suivre du regard son ami qui disparaît dans ce grand tuyau noir.
Et... ce qui devait arrivé, arriva : il bascule dans la cheminée, se met en boule pour se protéger de la chute et atterrit tout en bas dans un nuage de suie...
Miracle ! Ses piquants ont raclé toute la suie sur son passage et la cheminée brille de propreté !
Depuis ce jour, les petits ramoneurs savoyards ont échangé leurs marmottes contre un hérisson...Et, progrès aidant, des hérissons métalliques ont remplacé à leur tour nos petits hérissons des champs...
Petit ramoneur, porte bonheur
La légende veut qu’en 1066, un ramoneur sauva la vie de Guillaume roi de Grande-Bretagne.
Pour le remercier ce dernier l'invita au mariage de sa fille. Dans la foulée les ramoneurs se virent autorisés à porter le chapeau haut de forme, réservé à la royauté et à la noblesse. Octroyer le pouvoir de chasser les mauvais sorts d'un simple coup de balais, porter 13 boutons à sa veste (comme eux) devint même symbole de chance.
Forts de ce nouveau statut, il n'était pas rare de voir dans les rues le jour du nouvel an, des ramoneurs transportant des cochons (eux aussi porte-bonheur). Les personnes payaient une petite somme afin de tirer un poil du porc et de faire un vœu.
Aujourd'hui encore, cette superstition persiste et beaucoup de ramoneurs sont conviés à des mariages afin d'assurer aux époux tout le bonheur qu ' ils espèrent.
Article sur le petit ramoneur , ici .
un bel article très complet, merci
RépondreSupprimertelos
le petit ramoneur en Haute Savoie existe toujours, en poupée.....je crois bien qu'il en reste encore un dans le carton des poupées de ma fille au grenier....passe une bien agréable journée
RépondreSupprimerBonne journée Andrée
RépondreSupprimerUn bien bel article pour des petits personnages attirant la sympathie ! Leur vie ne devait pourtant pas être des plus faciles ! Merci Andrée. Bon dimanche à toi. Bises. Joëlle
RépondreSupprimerMerci pour ces belles histoires et images !
RépondreSupprimerBon dimanche
Bisoux
thidom
Un ravissant petit ramoneur étoilé, belle trouvaille !
RépondreSupprimerCe n'était pas un métier facile pour ces pauvres enfants !
Bisous et bonne journée Andrée
On a oublié combien la vie était dure autrefois....elle l'est encore pour beaucoup de personnes hélas !
RépondreSupprimerMerci pour cet article très intéressant!
un billet très émouvant !
RépondreSupprimeril ne faut pas oublier non plus le ramoneur de Mary Poppins !
belle fin d'année
bises
sophie
un histoire à la fois drôle et triste
RépondreSupprimertu connais la différence entre un petit ramoneur et une hermine ?
oui... alors je te la raconte pas
bonne journée Andrée
byz
Qu'ils sont jolis tes ramoneurs, Andrée !
RépondreSupprimerJ'ai adoré la légende du petit hérisson. Je ne la connaissais pas.
Merci, pour cette page.
Bisous et douce journée.
Un bien dur métier , heureusement que cela a changé comme métier
RépondreSupprimerA bientôt
Belle histoire de ce petit hérisson.
RépondreSupprimerTrès belle histoire mais ces jolies légendes ne doivent pas nous faire oublier l'exploitation des enfants embauchés pour ce métier à risques ( accidents et maladies dues à la suie) beaucoup de jeunes garçons l'ont payé de leur vie. La condition des enfants du peuple à cette époque était dure
RépondreSupprimerBelle fin de journée et bises.
ils étaient vraiment exploités ces enfants et pourtant les légendes sont belles avec le petit ramoneur porte-bonheur de la savoie
RépondreSupprimerQuel bel article !!merci Andrée
RépondreSupprimerBonne soirée
Bises
Bel article histoire que je découvre.
RépondreSupprimerHeureusement que l'on a découvert le passage du hérisson sinon l'esclavage des enfants perduraient.
.Bonne soirée
Nadine
Quelle tristesse dans les yeux de ce gosse, même si la photo semble être un montage ! J'ignorais qu'on prenait des enfants pour les faire descendre dans les cheminées. Belle soirée Andrée.
RépondreSupprimerils sont mignons tes petits ramoneurs ! De belles légendes sur ces ramoneurs,bien que la vie était vraiment très dure pour ces pauvres enfants
RépondreSupprimerbisous et bonne semaine
muchos besos
RépondreSupprimeret bonne année
tilk
belles explications de plus un monde de rêves vous m'avez ouvert ,merci lundissime
RépondreSupprimerBonjour
RépondreSupprimerOui, j'ai bien besoin du ramoneur chaque année.... une fois j'ai eu le feu dans la cheminée, alors depuis....
Bonne journée
Jean
Des histoires émouvantes que je ne connaissais pas. Pauvres petits ramoneurs au travail mal reconnu et si jeunes ! Les photos et cartes postales choisies sont de bien belles illustrations.
RépondreSupprimerMerci du partage Andrée !
Eh bien vive le chauffage central et ses inventeurs !
RépondreSupprimerUne description d une vie faite de durs travaux. Heureusement que des lois socialistes ont permit de faire disparaitre le travail des enfants, mais nous ne sommes pas encore arrivé à le faire sur le plan mondial.
RépondreSupprimerAmicalement Latil