Dans le brouillard du matin
La nature est uniforme , fantasmagorique
Le soleil , derrière le rideau d'arbres,
Se lève péniblement
Secoue cette torpeur qui l'engourdit .
Discrète, bien cachée dans ce voile opaque
Elle s'étend , soutenue par les branches ...
Où aller ?
citation
" Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux . " Marcel Proust
Newsletter
Bonjour
Pouvez - vous vous réabonner à mon blog , SVP, la section des news a été effacée . Cliquez sur le premier . Merci de votre compréhension .
vendredi 8 novembre 2013
jeudi 7 novembre 2013
Mes compagnons S D F ......
Pour la communauté " l'amour des animaux " de Chantaloup .
Je pense qu'elle l'avait choisi
Tous les matins elle attendait à ma porte
Elle s'approchait , pas trop, la queue frémissante
Tout doucement , elle demandait sa pitance.
Je l'attendais , moi aussi
Avec impatience, en ouvrant ma porte.
Des jours ont passé
Sans qu'elle m'accorda ses visites
J'étais inquiète et triste aussi .
Un cyprès , près de ma porte
En garde l'entrée et protège du vent
Un refuge pour oiseaux
Ou animal errant !
Ce matin là, comme à l'accoutumée
J'ouvre ma porte et reste sidérée
Emerveillée , émue profondément
Elle est là , assise , avec ses trois enfants!
Trois petites boules de polis
Au regard interrogateur et étonné
Qui se serrent près de leur Maman!
Le jardin est leur terrain de jeux
Ils jouent, grimpent , batifolent
Sous le regard protecteur de leur Maman
Le soir , ils s'enfoncent dans la nuit
Vers un ailleurs inconnu
Mais je sais
Demain
Quand j'ouvrirai ma porte
Ils seront là , m'attendant!
Le petit chat
C'est un petit chat noir, effronté comme un page.
Je le laisse jouer sur ma table, souvent.
Quelquefois il s'assied sans faire de tapage;
On dirait un joli presse-papier vivant.
Rien de lui, pas un poil de sa toison ne bouge.
Longtemps, il reste là, noir sur un feuillet blanc,
A ces matous, tirant leur langue de drap rouge,
Qu'on fait pour essuyer les plumes, ressemblant.
Quand il s'amuse, il est extrêmement comique,
Pataud et gracieux, tel un ourson drôlet.
Souvent je m'accroupis pour suivre sa mimique
Quand on met devant lui la soucoupe de lait.
Tout d'abord de son nez délicat il le flaire,
Le frôle; puis, à coups de langue très petits,
Il le lampe; et dès lors il est à son affaire;
Et l'on entend, pendant qu'il boit, un clapotis.
Il boit, bougeant la queue et sans faire une pause,
Et ne relève enfin son joli museau plat
Que lorsqu'il a passé sa langue rêche et rose
Partout, bien proprement débarbouillé le plat.
Alors, il se pourlèche un moment les moustaches,
Avec l'air étonné d'avoir déjà fini;
Et, comme il s'aperçoit qu'il s'est fait quelques taches,
Il relustre avec soin son pelage terni.
Ses yeux jaunes et bleus sont comme deux agates;
Il les ferme à-demi, parfois, en reniflant,
Se renverse, ayant pris son museau dans ses pattes,
Avec des airs de tigre étendu sur le flanc.
Mais le voilà qui sort de cette nonchalance,
Et, faisant le gros dos, il a l'air d'un manchon;
Alors pour l'intriguer un peu, je lui balance,
Au bout d'une ficelle invisible un bouchon.
Il fuit en galopant et la mine effrayée,
Puis revient au bouchon, le regarde, et d'abord
Tient suspendue en l'air sa patte repliée,
Puis l'abat, et saisit le bouchon et le mord.
Je tire la ficelle, alors, sans qu'il le voie;
Et le bouchon s'éloigne, et le chat noir le suit,
Faisant des ronds avec sa patte qu'il envoie,
Puis saute de côté, puis revient, puis refuit.
Mais dès que je lui dis: "Il faut que je travaille;
Venez vous asseoir là, sans faire le méchant!"
Il s'assied ... Et j'entends, pendant que j'écrivaille,
Le petit bruit mouillé qu'il fait en se léchant.
Edmond Rostand
Je pense qu'elle l'avait choisi
Tous les matins elle attendait à ma porte
Elle s'approchait , pas trop, la queue frémissante
Tout doucement , elle demandait sa pitance.
Je l'attendais , moi aussi
Avec impatience, en ouvrant ma porte.
Des jours ont passé
Sans qu'elle m'accorda ses visites
J'étais inquiète et triste aussi .
Un cyprès , près de ma porte
En garde l'entrée et protège du vent
Un refuge pour oiseaux
Ou animal errant !
Ce matin là, comme à l'accoutumée
J'ouvre ma porte et reste sidérée
Emerveillée , émue profondément
Elle est là , assise , avec ses trois enfants!
Trois petites boules de polis
Au regard interrogateur et étonné
Qui se serrent près de leur Maman!
Le jardin est leur terrain de jeux
Ils jouent, grimpent , batifolent
Sous le regard protecteur de leur Maman
Le soir , ils s'enfoncent dans la nuit
Vers un ailleurs inconnu
Mais je sais
Demain
Quand j'ouvrirai ma porte
Ils seront là , m'attendant!
Le petit chat
C'est un petit chat noir, effronté comme un page.
Je le laisse jouer sur ma table, souvent.
Quelquefois il s'assied sans faire de tapage;
On dirait un joli presse-papier vivant.
Rien de lui, pas un poil de sa toison ne bouge.
Longtemps, il reste là, noir sur un feuillet blanc,
A ces matous, tirant leur langue de drap rouge,
Qu'on fait pour essuyer les plumes, ressemblant.
Quand il s'amuse, il est extrêmement comique,
Pataud et gracieux, tel un ourson drôlet.
Souvent je m'accroupis pour suivre sa mimique
Quand on met devant lui la soucoupe de lait.
Tout d'abord de son nez délicat il le flaire,
Le frôle; puis, à coups de langue très petits,
Il le lampe; et dès lors il est à son affaire;
Et l'on entend, pendant qu'il boit, un clapotis.
Il boit, bougeant la queue et sans faire une pause,
Et ne relève enfin son joli museau plat
Que lorsqu'il a passé sa langue rêche et rose
Partout, bien proprement débarbouillé le plat.
Alors, il se pourlèche un moment les moustaches,
Avec l'air étonné d'avoir déjà fini;
Et, comme il s'aperçoit qu'il s'est fait quelques taches,
Il relustre avec soin son pelage terni.
Ses yeux jaunes et bleus sont comme deux agates;
Il les ferme à-demi, parfois, en reniflant,
Se renverse, ayant pris son museau dans ses pattes,
Avec des airs de tigre étendu sur le flanc.
Mais le voilà qui sort de cette nonchalance,
Et, faisant le gros dos, il a l'air d'un manchon;
Alors pour l'intriguer un peu, je lui balance,
Au bout d'une ficelle invisible un bouchon.
Il fuit en galopant et la mine effrayée,
Puis revient au bouchon, le regarde, et d'abord
Tient suspendue en l'air sa patte repliée,
Puis l'abat, et saisit le bouchon et le mord.
Je tire la ficelle, alors, sans qu'il le voie;
Et le bouchon s'éloigne, et le chat noir le suit,
Faisant des ronds avec sa patte qu'il envoie,
Puis saute de côté, puis revient, puis refuit.
Mais dès que je lui dis: "Il faut que je travaille;
Venez vous asseoir là, sans faire le méchant!"
Il s'assied ... Et j'entends, pendant que j'écrivaille,
Le petit bruit mouillé qu'il fait en se léchant.
Edmond Rostand
mercredi 6 novembre 2013
L'onde ......
L'onde tremble comme une moire
L'onde tremble comme une moire
De ténèbre à travers la nuit,
L'onde profonde, sourde et noire,
Où tout à coup la lune luit.
Du fond des eaux la lune attire
De pâles, longues, frêles fleurs,
Qui montent, s'ouvrent et se mirent
Dans son impalpable splendeur.
Mystérieusement écloses,
Comme un mortel pressentiment,
Dans l'onde et la lune elles posent
Leurs longs et pâles flambeaux blancs.
Il semble, au delà de la vie,
Et cependant à mon côté,
Que quelque être étrange m'épie,
Invisible dans la clarté.
Charles VAN LERBERGHE (1861-1907)
mardi 5 novembre 2013
lundi 4 novembre 2013
Conte du lundi ...........
Mais que vois-je en bas ? Un caillou bouger ?
Mais oui ! il bouge !!!
Hé ! Venez voir !!
Pffff! Personne ne me croit ! Je vais aller voir !
Alors! vous voyez bien que j'ai raison !!!!!
Oh là là ! Pas moyen de dormir tranquille !
...... alors je suis descendue et je l'ai vu , le caillou marchait !
Mais oui, mais oui ...................
Belle semaine ...
Mais oui ! il bouge !!!
Hé ! Venez voir !!
Pffff! Personne ne me croit ! Je vais aller voir !
Alors! vous voyez bien que j'ai raison !!!!!
Oh là là ! Pas moyen de dormir tranquille !
...... alors je suis descendue et je l'ai vu , le caillou marchait !
Mais oui, mais oui ...................
Belle semaine ...
dimanche 3 novembre 2013
Coincer la bulle ...... !
C'est dimanche
Repos, relaxation, détente , oisiveté , sieste ...
Vous allez " coincer la bulle " ?
Si vous aimez le bricolage, vous savez ce qu'est un niveau, cet instrument du parfait monteur de murs ou poseur de cloisons qui lui permet de vérifier l'horizontalité ou la verticalité de sa construction.
Cet outil comporte un court cylindre contenant un liquide à l'intérieur duquel une bulle d'air peut librement circuler en inclinant plus ou moins le niveau. L'outil ayant une surface plane, celle-ci est posée sur la surface dont on doit vérifier la bonne disposition. Lorsque la bulle reste bien calée entre deux repères gravés sur le cylindre, cela indique alors une absence d'inclinaison du niveau donc du plan sur lequel il est posé.
Cette expression nous vient au milieu du XXème siècle de l'Ecole militaire de Saint-Cyr.
En effet, dans un mortier d'artillerie , il existait une plaque qui, pour que l'engin soit opérationnel, devait être parfaitement horizontale, ce qui se vérifiait à l'aide du niveau intégré ( goniomètre ). Lorsque la bulle de ce niveau était « coincée » entre ses deux repères, l'engin était prêt à être utilisé.
Mais quel rapport avec le repos ?
Une fois le mortier en place, son servant n'a plus qu'à attendre l'ordre de l'utiliser, ce qui peut durer longtemps. Et entre temps, que fait-il, sinon simplement se reposer ?
Bon dimanche à tous , reposez-vous bien !
samedi 2 novembre 2013
Le Pluméria ...
Plumeria, également nommé frangipanier, est un genre botanique se composant principalement de buissons et d'arbres feuillus originaires d'Amérique centrale (Mexique, Venezuela) et acclimaté en Asie. Les différentes variétés donnent des fleurs allant du jaune au rose.
Le genre, à l'origine orthographié plumiera, fut nommé en l'honneur du botaniste français du XVIIe siècle Charles Plumier. Le nom commun « frangipanier » vient de celui d'un marquis italien du XVIe siècle, Frangipani, qui avait créé un parfum à base de plumeria.
Le plumeria s'est propagé dans l'ensemble des régions tropicales du monde, notamment à Hawaï, où il pousse en abondance à tel point que beaucoup pensent qu'il est originaire de cette île. Les plumeria sont désormais naturalisés en Asie.
La fleur de frangipanier est l'un des symboles nationaux du Laos sous le nom de dok champa.
Dans certaines croyances populaires, il fournit un abri à des fantômes et des démons.
Le parfum du plumeria est associé aux vampires dans le folklore malais.
Le plumeria est associé aux temples dans les cultures à la fois hindouiste et bouddhiste.
Appelé champa khawm en Thaïlande, kemboja en Malaisie et en Indonésie, sa fleur est utilisée en offrandes aux dieux lors des cérémonies religieuses dans les temples à Bali où elle orne également la coiffe des danseuses de legong. Au Bangladesh, les fleurs blanches, et en particulier celles du plumeria , sont associées aux funérailles et à la mort.
Dans plusieurs îles du Pacifique comme Tahiti, Fidji, Hawaï, Nouvelle-Zélande, Tonga et les îles Cook, le plumeria est utilisé pour faire des lei (couronne de fleurs).
Dans la culture polynésienne, la fleur peut être portée par les femmes pour indiquer l'état de leur relation - sur l'oreille droite, si en recherche d'une relation, et sur la gauche si elle est prise.
......
Ton visage, tes cheveux et ta tendresse.
J’ajouterai une fleur de frangipanier
Fleur de mon pays, et celle de ma jeunesse.
Je composerai mille partitions de couleurs
Pour peindre tes yeux, qu’ils ne voient que le bonheur,
Je colorerai chaque pixel de ta peau,
Ton visage avec des rythmes de mon piano.
......
Saysamone AMPHONESINH
vendredi 1 novembre 2013
Entrée libre ......
Pour la communauté de Patricia ... tous les premiers de chaque mois ...
Je vais vous parler du chrysanthème ...sa symbolique dans le monde ...
Les chrysanthèmes au cimetière, sur les tombes, à la Toussaint, c'est en France. Ailleurs, le chrysanthème, symbole d'éternité, de joie, fleurit au jardin.
Au premier anniversaire de l’Armistice de la Première Guerre mondiale, le 11 novembre 1919, le gouvernement sous la présidence de la République de Raymond Poincaré ordonne le fleurissement de toutes les tombes de France.
Si la production de végétaux d’ornement dans notre pays était déjà bien réelle, les horticulteurs et pépiniéristes ne produisaient guère d’autres fleurs que les chrysanthèmes à cette saison très tardive.
Ainsi, la seule fleur qui pouvait répondre aux exigences gouvernementales, facile à produire et abondante, fut le chrysanthème, jusque là cultivé comme plante vivace dans les jardins.
En quelques années, les chrysanthèmes se sont imposés comme la fleur des cimetières et les jardiniers, autant que les paysagistes ont progressivement abandonné la plantation du chrysanthème comme fleur d’ornement de jardin, comme plante vivace à massif.
De Pékin à Séoul , le chrysanthème symbolise l’éternité, la gaité, le plaisir, peut-être précisément parce que dans toutes ces contrées la nature un peu « tristounette » et grise en fin d’automne s’illumine de cette floraison colorée.
La particularité du chrysanthème est effectivement d’être une plante dite de jours courts : le déclenchement de la production des boutons à fleurs ne se fait pas lorsque la durée du jour s’allonge, comme la majorité des fleurs, mais au contraire lorsque la durée d’éclairement journalier se réduit. Ce phénomène relativement rare a donc fortement marqué les esprits et la fleur, jaune à l’état sauvage, est depuis 2500 ans sélectionnée et cultivée en Asie pour cette particularité. Jusqu’à 3000 variétés différentes y ont été produites.
Au Japon, où il fut introduit au VIIIe siècle après J.C., le chrysanthème est immédiatement devenu la fleur emblème de la Famille Royale puisqu’on lui attribuait la capacité de rendre la vie plus belle, plus longue. Si cette croyance a globalement disparu, il n’empêche que la plante continue à être très cultivée avec une certaine vénération. La « fleur de la perfection » des chinois s’offre et se met aussi en bouquet .
Le premier essai d’introduction en Europe fut fait en Hollande en 1689 par un marchand, mais les plantes n’ont vécu que peu de temps. Le botaniste suédois Linnaeus (Linné) tenta aussi l’introduction en 1753 et donna son nom à cette plante, en combinant les mots grecs chrystos (Or) et anthemon (fleur). Mais c’est en 1789, qu’un marchand marseillais, Pierre Blancard, fit la troisième et fructueuse tentative et introduisit au Jardin des Plantes des boutures de 3 types de chrysanthèmes dont une suivra jusqu’en Angleterre la même année. Rapidement des productions commencèrent dans les années suivantes.
De nombreuses variétés et obtentions furent ramenées de Chine et du Japon en Angleterre, dans la première moitié du XIXe siècle, qui permirent d’élargir toute la production en Europe.
Les chrysanthèmes furent donc introduits en Europe occidentale avec le même regard que les asiatiques et cette fleur de la gaité a fait les délices des créateurs de fleurs au XIXe siècle, d’abord par bouturage puis, progressivement après 1830 par semis ce qui fit exploser rapidement le nombre de variétés produites.
C’est, par excellence, la fleur qui fut offerte aux invités de marque et aux grands de ce monde.
En automne, beaucoup d’expositions de chrysanthèmes furent et sont encore réalisées au Japon, en Chine, et dans les jardins anglais et allemands notamment.
Aux Pays-Bas, comme dans certaines contrées des États-Unis, les chrysanthèmes symboles de bonheur entrent dans la composition des bouquets de mariage et dans le fleurissement des tables et des hôtels.
La France fait donc véritablement exception et tous les producteurs vous disent bien que les Français n'en veulent que pour mettre au cimetière. C'est devenue la coutume depuis un siècle et la plupart des gens s'y tiennent, refusant l’idée même de tenter l’expérience au jardin, malgré qu’il s’agisse de la plante fleurie la plus vendue en France.
La « Fleur d’Or » des siècles passés est devenue, par la « faute » de Poincaré, une fleur à l’image funeste.
Le conservatoire National du Chrysanthème, créé en 1990 à Saint-Jean-de-Braye (Loiret), doit, parmi ses objectifs, revaloriser le chrysanthème sous toutes ses formes et pour toutes les occasions.
À Angers, le Service des Espaces Verts utilise les chrysanthèmes en abondance pour fleurir la plupart des jardins publics de l’agglomération et du jardin des plantes. Un spectacle de couleur et de gaité bienvenu à l’entrée de l’hiver.
Merci à Jean Luc Mercier .
Je vais vous parler du chrysanthème ...sa symbolique dans le monde ...
Les chrysanthèmes au cimetière, sur les tombes, à la Toussaint, c'est en France. Ailleurs, le chrysanthème, symbole d'éternité, de joie, fleurit au jardin.
Au premier anniversaire de l’Armistice de la Première Guerre mondiale, le 11 novembre 1919, le gouvernement sous la présidence de la République de Raymond Poincaré ordonne le fleurissement de toutes les tombes de France.
Si la production de végétaux d’ornement dans notre pays était déjà bien réelle, les horticulteurs et pépiniéristes ne produisaient guère d’autres fleurs que les chrysanthèmes à cette saison très tardive.
Ainsi, la seule fleur qui pouvait répondre aux exigences gouvernementales, facile à produire et abondante, fut le chrysanthème, jusque là cultivé comme plante vivace dans les jardins.
En quelques années, les chrysanthèmes se sont imposés comme la fleur des cimetières et les jardiniers, autant que les paysagistes ont progressivement abandonné la plantation du chrysanthème comme fleur d’ornement de jardin, comme plante vivace à massif.
De Pékin à Séoul , le chrysanthème symbolise l’éternité, la gaité, le plaisir, peut-être précisément parce que dans toutes ces contrées la nature un peu « tristounette » et grise en fin d’automne s’illumine de cette floraison colorée.
La particularité du chrysanthème est effectivement d’être une plante dite de jours courts : le déclenchement de la production des boutons à fleurs ne se fait pas lorsque la durée du jour s’allonge, comme la majorité des fleurs, mais au contraire lorsque la durée d’éclairement journalier se réduit. Ce phénomène relativement rare a donc fortement marqué les esprits et la fleur, jaune à l’état sauvage, est depuis 2500 ans sélectionnée et cultivée en Asie pour cette particularité. Jusqu’à 3000 variétés différentes y ont été produites.
Au Japon, où il fut introduit au VIIIe siècle après J.C., le chrysanthème est immédiatement devenu la fleur emblème de la Famille Royale puisqu’on lui attribuait la capacité de rendre la vie plus belle, plus longue. Si cette croyance a globalement disparu, il n’empêche que la plante continue à être très cultivée avec une certaine vénération. La « fleur de la perfection » des chinois s’offre et se met aussi en bouquet .
Le premier essai d’introduction en Europe fut fait en Hollande en 1689 par un marchand, mais les plantes n’ont vécu que peu de temps. Le botaniste suédois Linnaeus (Linné) tenta aussi l’introduction en 1753 et donna son nom à cette plante, en combinant les mots grecs chrystos (Or) et anthemon (fleur). Mais c’est en 1789, qu’un marchand marseillais, Pierre Blancard, fit la troisième et fructueuse tentative et introduisit au Jardin des Plantes des boutures de 3 types de chrysanthèmes dont une suivra jusqu’en Angleterre la même année. Rapidement des productions commencèrent dans les années suivantes.
De nombreuses variétés et obtentions furent ramenées de Chine et du Japon en Angleterre, dans la première moitié du XIXe siècle, qui permirent d’élargir toute la production en Europe.
Les chrysanthèmes furent donc introduits en Europe occidentale avec le même regard que les asiatiques et cette fleur de la gaité a fait les délices des créateurs de fleurs au XIXe siècle, d’abord par bouturage puis, progressivement après 1830 par semis ce qui fit exploser rapidement le nombre de variétés produites.
C’est, par excellence, la fleur qui fut offerte aux invités de marque et aux grands de ce monde.
En automne, beaucoup d’expositions de chrysanthèmes furent et sont encore réalisées au Japon, en Chine, et dans les jardins anglais et allemands notamment.
Aux Pays-Bas, comme dans certaines contrées des États-Unis, les chrysanthèmes symboles de bonheur entrent dans la composition des bouquets de mariage et dans le fleurissement des tables et des hôtels.
La France fait donc véritablement exception et tous les producteurs vous disent bien que les Français n'en veulent que pour mettre au cimetière. C'est devenue la coutume depuis un siècle et la plupart des gens s'y tiennent, refusant l’idée même de tenter l’expérience au jardin, malgré qu’il s’agisse de la plante fleurie la plus vendue en France.
La « Fleur d’Or » des siècles passés est devenue, par la « faute » de Poincaré, une fleur à l’image funeste.
Le conservatoire National du Chrysanthème, créé en 1990 à Saint-Jean-de-Braye (Loiret), doit, parmi ses objectifs, revaloriser le chrysanthème sous toutes ses formes et pour toutes les occasions.
À Angers, le Service des Espaces Verts utilise les chrysanthèmes en abondance pour fleurir la plupart des jardins publics de l’agglomération et du jardin des plantes. Un spectacle de couleur et de gaité bienvenu à l’entrée de l’hiver.
Merci à Jean Luc Mercier .
Inscription à :
Articles (Atom)