Le mot moisson s’attachait autrefois à désigner principalement la récolte des céréales d’hiver ou de printemps (blé, orge, avoine, seigle…) Il s’est par la suite étendu aux autres cultures.
Pour nos sociétés Européennes, le moment des moissons au début de l’été relevait d’une des périodes les plus importantes de l’année (qui dit moisson, dit blé ; qui dit blé dit pain, cet aliment occupant une place importante dans la diète alimentaire, sans compter sa valeur symbolique) et mobilisait une grande partie de la population rurale d’avant guerre.
Avec l’industrialisation, l’agriculture s’est intensifiée et mécanisée.
Désormais un seul homme aux commandes d’une moissonneuse-batteuse suffit à la récolte de nombreux hectares. Le blé n’est plus érigé en meules, ne passe plus par les aires de battages…
Au fur et à mesure de sa progression la machine vomit le grain dans une remorque qu’un tracteur acheminera directement jusqu’aux silos de la coopérative voisine.
José-Maria de Heredia (1842-1905) rappelle dans ce poème cette sensation d’océan végétal ondulant au vent que nous éprouvons tandis que nous parcourons ces vastes étendues de blé sur le point d’être moissonnées.
La moisson débordant le plateau diapré
Roule, ondule et déferle au vent frais qui la berce ;
Et le profil, au ciel lointain, de quelque herse
Semble un bateau qui tangue et lève un noir beaupré.
Et sous mes pieds, la mer, jusqu'au couchant pourpré,
Céruléenne ou rose ou violette ou perse
Ou blanche de moutons que le reflux disperse,
Verdoie à l'infini comme un immense pré.
Aussi les goélands qui suivent la marée,
Vers les blés mûrs que gonfle une houle dorée,
Avec des cris joyeux, volaient en tourbillons ;
Tandis que, de la terre, une brise emmiellée
Éparpillait au gré de leur ivresse ailée
Sur l'Océan fleuri des vols de papillons.
Roule, ondule et déferle au vent frais qui la berce ;
Et le profil, au ciel lointain, de quelque herse
Semble un bateau qui tangue et lève un noir beaupré.
Et sous mes pieds, la mer, jusqu'au couchant pourpré,
Céruléenne ou rose ou violette ou perse
Ou blanche de moutons que le reflux disperse,
Verdoie à l'infini comme un immense pré.
Aussi les goélands qui suivent la marée,
Vers les blés mûrs que gonfle une houle dorée,
Avec des cris joyeux, volaient en tourbillons ;
Tandis que, de la terre, une brise emmiellée
Éparpillait au gré de leur ivresse ailée
Sur l'Océan fleuri des vols de papillons.
Moisson de Bruegel
Les glaneuses de Millet
La part des pauvres ou le glanage
Bien que ceci paraisse injuste : on n'a pas le droit de mener paître ses bestiaux dans son champ aussitôt la moisson faite. Il faut laisser écouler deux jours pleins, non compris celui de la récolte.
Cette loi est très ancienne et fait la part des malheureux. On lit dans la Bible : « Vous ne ramasserez pas les épis tombés, mais vous les laisserez prendre à l'orphelin et à la veuve ».
D'après cette loi, établie chez nous par Henri II, lorsque la moisson est finie « les gens vieux et débilités, de même que les petits enfants ou autres personnes qui n'ont ni pouvoir ni force de scier les blés » peuvent, seuls venir glaner.
Ce droit de glanage s'applique aussi au râtelage, au grappillage ; c'est-à-dire que les pauvres d'une commune, de même qu'ils ont la permission de ramasser les épis oubliés, peuvent aussi enlever dans les prés le reste de foin et cueillir les grappillons de raisins et les fruits (noix, pommes, châtaignes) qui ont été laissés sur les herbes, la récolte terminée.
Le glanage, le râtelage et le grappillage ne peuvent s'exercer qu'entre le lever et le coucher du soleil, et le propriétaire du champ lui-même ne peut permettre à certaines personnes de glaner sur sa propriété avant les autres et avant enlèvement des récoltes.
Le glanage avec des râteaux est absolument prohibé.
Aussitôt que les gerbes ne sont plus sur le sol, le char qui doit les emporter fut-il encore dans le champ, la moisson est considérée comme terminée et le glanage peut commencer sans que personne, pas même le propriétaire du champ, puisse€e s'y opposer.
Si le propriétaire envoie paître ses bestiaux avant le délai expiré, il est passible d'une amende égale à trois journées de travail. Les champs clos ne sont pas soumis au glanage.
Magnifiques photos pour ce bel hommage !
RépondreSupprimerJ'adorais la période des moissons : c'était la fête tous les jours, dans le village ...
Bon jeudi, Andrée
♥ Bisoux ♥
Ƹ̵̡Ӝ̵̨̄Ʒ thidom Ƹ̵̡Ӝ̵̨̄Ʒ
Je me souviens bien de ces grandes fêtes autrefois au moment des moissons, il y avait de l'entraide entre les voisins pour moissonner, et puis pour dépiquer. Les femmes avaient double travail puisqu'elles devaient aider aux champs mais aussi préparer le repas des travailleurs. Je me souviens qu'elles ne s'asseyaient jamais à la table des hommes , se contentaient de servir et mangeaient debout dans un coin.
RépondreSupprimerJe suis toujours émue quand je vois cette houle sur les blés
J'aime beaucoup les champs de blé et tes belles photos me comblent
RépondreSupprimerMerci
passe une douce journée
Merci pour cette très intéressante page très esthétique. J'aime la beauté à la fois complexe et simple d'un épi de blé.
RépondreSupprimerPartout où je suis passée dans le monde, j'ai toujours trouvé que rien n'égale le pain français.
A bientôt Erato,
eMmA
Bonjour andrée
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup ce moment qu'est la moisson , je l'ai vecu enfant avec mes grands parents et j'ai pu cette année en profiter en étant chez mes enfants
La famille de mon gendre fait les moissons chaque année ..les enfants ont pu monter dans la grosse moissonneuse et les tracteurs , toute cette mécanique beaucoup impressionnante que celle dans laquelle moi je pouvais monter au même âge
Merci pour cet article très complet
Bises
Du champ au pain
RépondreSupprimeren murissant
la vie se croque
Un retour en arrière nostalgique car j'aimais beaucoup la période des moissons , tous rassemblés après les travaux autour de la grande table !
RépondreSupprimerBelle article Andrée
Belle journée à toi, bizz
J'aime bien, dans tes 4 premières photos, le rapprochement progressif des épis !
RépondreSupprimerMerci pour cette belle série
Bisous Andrée
et ls agriculteurs travaillent dur durant ces jours, même la nuit, ils veulent profiter du beau tps
RépondreSupprimerMerci pour toutes les infos... je ne savais pas pour le glanage et les sanctions.
RépondreSupprimerBisous et douce journée.
Belles photos qui me ramènent bien sûr aussi au temps de l'enfance dans le village où nous vivions.
RépondreSupprimerBonne journée Erato et bises
superbe article, (comme toujours )... quelle belle tradition que celle du glanage, et quel dommage que le s meules aient disparu de nos paysages
RépondreSupprimer"Midi, Roi des étés, épandu sur la plaine,
Tombe en nappes d'argent des hauteurs du ciel bleu.
Tout se tait. L'air flamboie et brûle sans haleine ;
La Terre est assoupie en sa robe de feu.
.....///
Seuls, les grands blés mûris, tels qu'une mer dorée,
Se déroulent au loin, dédaigneux du sommeil..é.
Leconte de Lisle
De belles images qui parlent à tous...
RépondreSupprimerSuper le tracteur.
RépondreSupprimerQuand je vois les pains, cela me donne envie d'en prendre un, d'y couper une belle tranche, d'y étaler de la mayo puis des rondelles de tomates. Un régal de simplicité.
Le glanage était une sage coutume bien réglementée.
RépondreSupprimerc'est pour cette raison (la rentabilité) qu'ils ont essayé de détruire les oliviers et mettre du tournesol ou autre....
RépondreSupprimerun jour ils comprendrons peut être que c'est l'humain qui compte...
besos
tyilk
une page bien intéressante, bravo, beau résultat quand on voit le pain...... le tracteur superbe, je n'y connait pas grand chose en agriculture, mais j'ai bien aimé ton commentaire et tes photos....passe un bien agréable vendredi
RépondreSupprimerBonne fin de semaine
RépondreSupprimer♥ Bisoux ♥
Ƹ̵̡Ӝ̵̨̄Ʒ thidom Ƹ̵̡Ӝ̵̨̄Ʒ
formidable ton billet
RépondreSupprimerdéjà des photos magnifiques et j'ai appris les détails de cette loi du glanage
par contre c'est sur on aime avoir la nostalgie des moissons d’antan, de voire ça dans des fêtes à l'ancienne, la vieille moissonneuse remise en fonction pour l'occasion etc
mais c'était quand même harassant comme travail
et il y avait beaucoup de monde dans les fermes avant
vu ce qu'il reste comme personnes heureusement qu'on a mécanisé tout ça......
bonne journée
bisous
patricia
superbe article, de belles photos, Millet Jean-François originaire du Cotentin Gréville Hague exactement pour dire a côté de chez moi
RépondreSupprimera bientôt
lyly
magnifiques ces vues sur les blés! Très beau billet intéressant. Bon vendredi
RépondreSupprimerOui, la moisson est devenu moins pénible.... néanmoins nous aimions cette saison...
RépondreSupprimerSincèrement
Jean
Un bien pour les paysans mais c'étais tellement super d'aller faire les blés, tout comme les foins d'ailleurs belles parties de rigolade en étant gosses.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup cette coutume c'est encore d'actu????????? tes image sont magnifique tout comme cette période et tu en parle très bien. Bisousssss
Un bel article où les grands peintres côtoient la belle nature en été ! Ici le blé et l'avoirne sont coupés, le maïs cela sera bien plus tard et on y verra mieux une fois ces grandes hampes coupées ! Je renifle le pain qui chante avec sa croûte bien dorée .
RépondreSupprimerBisous Andrée
Une période importante dans la vie des hommes depuis le nuit des temps.
RépondreSupprimerBise.
Philippe.
Je suis pourtant d'une famille de cultivateurs et ne savais pas les principes du glanage. J'ai un peu connu cette époque où on avait besoin de beaucoup de main d'oeuvre pour mettre en tas les gerbes de blé, les ramasser à la fourche pour les mettre dans les remorques. Le tassage dans les hangars, ... Beaucoup d'animation avec de la joie de vivre alors que maintenant, en 15 jours de temps, tout est coupé, puis vider dans les remorques qui partent aussitôt dans les silos. Accompagnée de ma grand-mère,j'aimais aller porter le repas aux moissonneurs dans les champs. C'est même ainsi dans les chemins allant aux champs que j'ai appris à conduire. Alors que maintenant, je ne vais même plus voir la moisson se faire. La technologie a pris le dessus et on n'entend plus que le bruit des moteurs.
RépondreSupprimerPar contre, la vue des champs de blé qui ondulent est toujours un vrai plaisir.
Merci pour ce partage Andrée ! Que de souvenirs !
Bises du soir.